Présents dans l’atmosphère sous forme gazeuse ou particulaire, les Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques (HAP) appartiennent à la grande famille des hydrocarbures aromatiques. Ils sont formés d’atomes de carbone et d’hydrogène et leur structure comprend au moins deux cycles aromatiques. Les HAP forment une famille de plus de cent composés émis dans l’atmosphère par des sources diverses et leur durée de vie dans l’environnement varie fortement d’un composé à l’autre. Le nombre de HAP qui peuvent être rencontrés dans les différents milieux naturels est sans limite.

Ils peuvent être classés, suivant leurs nombres de cycles aromatiques, en HAP légers (jusqu’à trois cycles) et en HAP lourds (plus de trois cycles). Ces deux catégories de HAP ont des propriétés toxicologiques et physico-chimiques très différentes.

Quels effets sur la santé et l'environnement ?

La toxicité des HAP varie fortement d’un composé à l’autre ayant chacun des effets plus ou moins toxiques sur la santé. Ils possèdent un fort pouvoir d’adsorption sur les particules élémentaires en suspension dans l’air (mais aussi dans l’eau) ainsi qu’un fort potentiel de bioconcentration dans les organismes. Ainsi, plusieurs HAP sont réputés par le CIRC être des substances CMR . Parmi les HAP, la toxicité du benzo(a)pyrène est bien documentée. Ce composé a été classé comme cancérogène pour l'homme par le Centre International de Recherche sur le Cancer CIRC (groupe 1) et sa capacité à induire un cancer du poumon a été reconnue (IARC, 2002).

Les risques associés à ces composés sont principalement liés à une exposition chronique car les HAP présentent des concentrations dans l’environnement relativement faibles.

Les HAP forment des dépôts sur les végétaux et contaminent aussi les eaux de surface. De fait, ils peuvent s’accumuler dans la faune et la flore.

Quelles sont les sources ?

Leurs sources sont principalement anthropiques et liées à des processus de combustion incomplète. En raison de leur toxicité ainsi que des propriétés mutagènes et/ou cancérogènes de certain d’entre eux, leurs émissions, leur production et leur utilisation sont réglementés.

  • Dans l’air ambiant : une partie des HAP présents dans l’environnement provient de sources naturelles telles les éruptions volcaniques ou les feux de forêts. Les HAP proviennent essentiellement du secteur résidentiel/tertiaire ainsi que du transport routier. Ils sont émis lors de la combustion incomplète à haute température de la matière fossile (charbon, gaz, pétrole) un environnement pauvre en oxygène, comme durant la combustion domestique et celle du carburant automobile. Certains procédés industriels peuvent introduire des HAP dans l’atmosphère : raffineries, cokeries, fonderies, production et utilisation de goudron et d’asphalte, usines d’incinération des déchets, production de caoutchouc et de pneumatiques...
  • Dans l’air intérieur : les HAP se forment tout particulièrement lors de la combustion de la biomasse dans les foyers domestiques: fumée de la cuisine, feux de cheminées, tabagisme...

Quels niveaux respirés en Île-de-France ? 

Une baisse sensible des niveaux de Benzo(a)pyrène est observée à proximité du trafic (environ 80 % de baisse sur les 20 dernières années), en lien avec le renouvellement progressif du parc roulant. En revanche, aucune tendance nette ne se dégage en situation de fond, à savoir éloigné des axes routiers.
Les concentrations de fond en benzo(a)pyrène (BaP) fluctuent d’une année à l’autre. Ces fluctuations sont en partie liées aux variations météorologiques internannuelles et un recours au chauffage plus ou moins important. Ce paramètre est particulièrement sensible pour l'évolution des émissions de HAP associées à la combustion du bois. Ce combustible, dont l'usage a connu un essor ces dernières années, est en effet particulièrement émetteur de HAP, particules fines et Composés Organiques Volatils. Le secteur résidentiel et tertiaire, essentiellement du fait de la combustion de la biomasse dans les installations domestiques, représente 45 % des émissions de HAP en Île-de-France.

Les niveaux maxima journaliers fluctuent également d’une année à l’autre. En 2019, les plus fortes teneurs journalières de benzo(a)pyrène ont été comprises entre 1.5 (station à proximité du Boulevard Périphérique) et 3.5 ng/m3 (station en zone résidentielle hors agglomération éloingée d'un axe routier). Les teneurs maximales en BaP enregistrées en 2019 sont légèrement supérieures à l’année précédente. Cela s’explique par le fait que les épisodes de pollution particulaire en période hivernale ont été en 2019 plus nombreux et plus intenses qu’en 2018.