Pourquoi réaliser un bilan ?
La qualité de l’air est un enjeu majeur pour la santé et l'environnement. En France, le coût de la pollution atmosphérique est évalué de 70 à 100 milliards d’euros par an par la Commission d’enquête du Sénat (rapport remis en 2015). Les autorités sanitaires estiment son impact sanitaire à 48 000 décès prématurés par an, ce qui correspond à 9 % de la mortalité en France et à une perte d’espérance de vie à 30 ans pouvant dépasser 2 ans. Surveiller la qualité de l’air et connaître les émissions de polluants permet d’informer les citoyens et décideurs et de prioriser l’action.
Tous les ans, Airparif a l'obligation réglementaire de publier le bilan annuel de la qualité de l'air. Dans cette page, vous trouverez donc les cartes annuelles de pollution pour chaque polluant, le bilan de l'année écoulée et les archives des années passées ainsi que les historiques de dépassements. Ces bilans sont essentiels car il permettent d'expliquer les chiffres et donc de comprendre les tendances. Ils apportent des précisions sur l'exposition des Franciliens à la pollution en fonction des polluants et des lieux. Airparif réalise ce travail chaque année et le rend public. Le bilan est une obligation réglementaire (arrêté du 16 avril 2021 relatif au dispositif de surveillance de la qualité de l’air ambiant )
Bilan de l'année 2022
Les niveaux de pollution enregistrés en 2022 ont légèrement baissé sur l’ensemble de la région par rapport à 2021, sauf pour l'ozone (O3). Ce constat est essentiellement lié à une reprise des activités en 2021, sans être revenues à une activité normale, à la baisse tendancielle des émissions du secteur résidentiel et du trafic routier et à des conditions météorologiques dispersives avec des températures globalement clémentes en période hivernale, qui ont limité les émissions du chauffage résidentiel.
L'exposition des Franciliens
La diminution des niveaux de dioxyde d'azote (NO2) dans l'agglomération parisienne, observée ces dernières années, se poursuit en 2022. Ceci est cohérent avec la baisse des émissions franciliennes d’oxydes d’azote (trafic routier, industries, chauffage). À proximité du trafic routier, des axes passent sous la valeur limite annuelle (fixée à 40 µg/m3), tandis que les niveaux moyens en NO2 sont toujours largement supérieurs à ce seuil sur les axes les plus chargés (Boulevard Périphérique, Autoroute A1,…). En 2022, environ 40 000 Franciliens sont potentiellement exposés au dépassement de la valeur limite annuelle en NO2. De plus, la quasi-totalité des Franciliens est exposée à un air qui ne respecte pas les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) annuelle et journalière (respectivement 10 µg/m3 en moyenne annuelle et 25 µg/m3 à ne pas dépasser plus de 3 jours par an).
Grâce à la baisse tendancielle conséquente de ces dernières années, les valeurs limites annuelles et journalières pour les particules PM10 (respectivement 40 µg/m3 en moyenne annuelle et 35 jours maximum supérieurs à 50 µg/m3) sont respectées. Aucun Francilien n’est concerné par un dépassement de ces valeurs limites pour les particules PM10. En revanche, près de 90 % des Franciliens sont exposés à un dépassement des recommandations de l’OMS (15 µg/m3 en moyenne annuelle et 3 jours maximum supérieurs à 45 µg/m3 pour la moyenne journalière).
Pour les particules fines PM2.5, la valeur limite et la valeur cible sont respectées. En revanche, les niveaux moyens annuels sont largement supérieurs aux recommandations de l’OMS. En 2022, la totalité des Franciliens est concernée par un dépassement des recommandations de l’OMS (5 µg/m3 pour la moyenne annuelle et 3 jours maximum supérieurs à 15 µg/m3 pour la moyenne journalière).
Pour l’ozone (O3), l’objectif de qualité relatif à la protection de la santé est dépassé en tout point de la région en 2022 (seuil de 120 µg/m3 sur une période de 8 heures, à ne pas dépasser dans l’année). C’est également le cas du seuil recommandé par l’OMS (100 µg/m3 à ne pas dépasser sur une période de 8 heures). L’ozone est le seul polluant pour lequel les tendances annuelles ne présentent pas d’amélioration.
Le nombre d’épisodes de pollution est en baisse par rapport aux années précédentes. Dix dépassements du seuil d’information pour les particules PM10 et l’O3 ont été enregistrés (5 chacun), soit le nombre de jours d’épisodes le plus bas de ces dix dernières années ce qui s’explique à la fois par un hiver assez doux, qui a limité les épisodes de pollution particulaire hivernaux, et, malgré le fort ensoleillement, des conditions estivales un peu atypiques, ayant limité les épisodes de pollution à l’ozone. A noter que la procédure ne prend pas en compte les particules fines (PM2.5) et les seuils mis en avant dans les avis du Conseil national de l’air et de l’Anses.
Vous trouverez dans ce lien tous les bilans annuels pour la région.
Historique des épisodes de pollution
Retrouvez l'historique des épisodes de pollution.